dimanche 26 mai 2013

Les albanais face au l'empire ottoman

Chrétiens et Turcs
Par Eugène Poujade

Les Albanais qui habitent l'ancienne Illyrie et l'Épire, ou la haute et basse Albanie, ont entre eux des différences profondes. Ceux de la haute Albanie s'appellent Ghegues, et le pays qu'ils habitent s'étend du pied du Montenegro et des frontières de la Bosnie jusqu'à Bé- rat. Ils lui donnent le nom de Ghegaria. Ils sont musulmans, catholiques ou grecs. Qu'ils suivent la croix ou le croissant, ils sont très-attachés à leur religion. Ils sont grands, robustes, disciplinés. Leur costume est beau. Ils portent une veste de drap rouge brodé, avec des manches pendantes et une tunique de même drap enserre leur taille et laisse à peine voir sur le devant la foustanelle blanche ou le jupon, qui descend au-dessus du genou. C'est sous le règne de Mourad II que l'istamisme lit les plus grands progrès en Albanie, lorsque Scanderbeg viola sa foi envers le sultan et renonça à la religion musulmane.

« Cette double désertion, dit Cantimir, irrita tellement Amurat, qu'il convertit en mosquées toules les « églises chrétiennes du pays des Arnautes, et pour « faire aulant de victimes expiatoires qu'il serait en son « pouvoir, en signe de réparation à Mahomet, il or- o donna sous peine de mort que tous les Épirotes fussent « circoncis. Cette méthode fit des prosélytes sans nom- ii hrc, et tout le pays fut en peu de temps initié à la « foi mahométaue. »

C'était surtout dans la haute Albanie et parmi les Albanais descendant des anciens Illyriens que l'istamisme avait recruté ses adhérents. De tout temps la race illyrienne avait été très-inférieure à la race grecque au point de vue de l'humanité et de la civilisation, et sans doute le christianisme n'avait pas poussé des racines bien profondes chez les Albanais illyriens. Nous verrons cependant bientôt une noble exception dans les Myrdites Albanais catholiques, qui ont conservé leur foi jusqu'à nos jours. Mais un événement qui eut les conséquences les plus graves pour l'Épire et pour l'avenir du christianisme en Orient, ce fut l'apostasie qui signala la domination d'Ali-Pacha. Jusque-là l'istamisme n'avait triomphé que dans la haute Albanie. En Épire même, des villages passèrent en masse d'une religion à une autre; l'exemption du kharatch fut un appât auquel les chrétiens, même ceux de race grecque, ne purent résister. L'Albanais est pauvre, intéressé, peu propre aux arts qui enrichissent. Les Grecs restèrent en plus grand nombre attachés à leur vieille foi; la langue et la croix étaient enseignées par des prêtres ignorants et qui offraient le saint sacrifice de la messe avec des mains qui venaient de manier la hache du bûcheron ou de tenir la charrue, mais dont le cœur était plein d'une foi vive. Ces prêtres conservèrent pendant des siècles le double trésor de la langue et de la religion, et sauvèrent les Grecs de l'istamisme. Quant aux Albanais, ils ne voyaient dans l'attachement à la religion chrétienne qu'une duperie ; ils trouvaient plus commode de commander que d'obéir, mais ils ne contraignaient pas leurs femmes à changer de religion. J'ai connu des chefs Albanais qui avaient encore leurs vieilles mères ou leurs tantes chrétiennes, et dans les villages des Tchames et des Liapes on peut voir fréquemment le mari et la femme manger dans le même bassin de cuivre la pita, galette assez appétissante, la moitié cuite sans beurre pour la femme pendant le carême, tandis que la mokié destinée à l'époux est remplie de viande savoureuse de mouton, et cuite au beurre. On trouve tous les jours des documents où on lit Mehemet ou Abdullah, fils de Constantin ou de Démétrius. Cette apostasie a certainement retardé l'heure de l'affranchissement de la Grèce, et l'a rendu très-incomplet lors de l'avènement du Péloponèse à l'indépendance et à la liberté.

Les autres tribus ou races albanaises sont les Toskes qui sont dans le sandjak d'Avlonc et de Bérat, et les Tchames et les Liapes dans les sandjaks de Delvino et de Janina. Les Grecs instruits de l'Épire croient que les Albanais de la Tchamouria et de la Liapouria sont de race hellénique. Ils ont conservé, en effet, plusieurs des caractères des anciens Grecs. Ils sont menteurs, superstitieux , et doués d'une grande éloquence naturelle. Les femmes et les enfants des Tchames et des Liapes parlent très-bien grec, tandis que dans le reste de l'Albanie, à Prémeti, par exemple, et à Argyrocastro, les femmes ne parlent pas du tout le grec; leur apostasie date, ainsi que nous l'avons dit plus haut, de la domination d'Ali-Pacha. Il y a encore, dans la Tchamourie, des familles albanaises musulmanes qui ont des noms grecs, comme la famille Tenasatos.

Les Albanais sont de bons soldats: Les successeurs  d'Amurat II, dit un historien du xv-me siècle, ou par  estime, ou par politique, ont toujours tenu plusieurs o milliers de ce peuple à leur solde; ils passent pour être les meilleurs soldats de l'empire, et c'est avec raison, car ils vont à l'ennemi avec plus de résolution et plus de flegme que les janissaires; ils ne sont point « rangés par bataillons réglés, mais ils se conduisent « avec un certain ordre dont ils sont convenus entre  eux, au moyen de quoi ils tiennent ensemble et « savent se rallier dans la mêlée ; il faut que l'armée entière soit mise en déroute pour les désunir et les « disperser, Ce qui les rend surtout fameux, c'est la juslesse avec laquelle ils tirent un fusil ; un Albanais se fait un jeu d'enlever avec une balle, à deux cents pas a de distance, une pomme ou un œuf de dessus la tète  de sa mère ou de sa femma »

Cet éloge d'un historien que Gibbon trouve « versé dans la langue, les annales et les institutions des Turcs,» ne saurait cependant s'appliquer qu'aux soldats de la haute Albanie et aux Myrdites Albanais catholiques; les autres ont été et sont des milices irrégulières,sauf pour les régiments incorporés dans l'armée régulière à partir de la création de cette armée sous le suttan Mahmoud, et dont l'incorporation a toujours eu lieu après une expédition en Albanie et une réduction des insurrections albanaises. Ces régiments ont alors figuré parmi les meilleures troupes ottomanes, et à la bataille de Koniah gagnée par Ibrahim-Pacha sur l'armée turque, commandée par Reschid-Méhémet-Pacha, tout l'honneur delu journée du côté des Turcs resta à deux régiments albanais récemment introduits dans l'armée et qui firent preuve d'une discipline, d'un courage et d'une solidité dignes d'un meilleur sort.

http://www.google.com/books?dq=recueille&lr=&pg=PA102&id=4-uCAsuKWSUC&hl=fr

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